dimanche 28 juin 2009

Les sténopés de Judith Baudinet (exposition dans les rues de Massy en octobre 2009)

Photos Judith Baudinet




Judith Baudinet exposera des tirages de très grande taille en octobre 2009,dans les rues de Massy.

La photographe a décidé, et j'aime beaucoup ce parti pris, d'intégrer les architectures et leurs distorsions, dues à l'utilisation d'un sténopé « fait maison » (sur lequel on peut lire des slogans auxquels je ne peux qu'adhérer, tels qu' « utopistes debout ! » ...) dans des vitrines d'immeubles - qui font eux-mêmes l'objet d'une deuxième étape de prise de vue avec un boîtier classique, mais sans être distordues elles...





L'insertion des architectures « sténopisées » dans les vitrines crée une surprenante profondeur ; fenêtre dans la fenêtre, architecture dans l'architecture, tout est ici jeu de répétition est de décalage : on passe de la couleur au noir et blanc ; des conventions de la perspective euclidienne aux déformations (en réalité plus proche , rappelons-le, de ce que perçoit notre oeil) crées par la rustique camera obscura « home made ».

Bien sûr, pour l'instant, ce n'est qu'un montage réalisé sur photoshop, puisque le projet est en cours de réalisation : la photo joue, aussi (comme les maquettes des architectes etc.) une fonction testimoniale par anticipation : elle s'affirme donc, plus que jamais, comme une projection mentale !...



Exposition : affichage très grand format dans toutes les rues de la ville de Massy... Vernissage le 16 octobre 2009
Ce projet est soutenu par la ville de Massy, par l’Etat dans le cadre de la Politique de la ville, par la Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Ile-de-France et par l’Académie de Versailles.

vendredi 26 juin 2009

Projection des « Littoralités » aux Rencontres Internationales de la Photographie d'Arles (2009)







... ainsi que les photographies de Julie Vola et les vidéos de Benoît Géhanne et Marion Delage de Luget, le vendredi 10 juillet sur la Place du Sauvage pour la Nuit de l'année OFF, à partir de 21h30.



L'atelier du midi
1 rue du sauvage
13200 Arles
04 90 49 89 40

mardi 9 juin 2009

Parution de « Brest avec Holga » de Jean-Louis Potier (nov. 2008)





Photos Jean-Louis Potier,

issues du livre Brest avec Holga, 2008.







Brest avec Holga : le titre du livre Jean-Louis Potier fait référence, bien sûr, au livre de Frédéric Lebain (Mes vacances avec Holga, 2004), qu'il confie avoir aimé lors de sa sortie... Toutefois passer des vacances à Brest, ville portuaire presqu'entièrement détruite en 1944 par les bombardements des Alliés et donc reconstruite après guerre, est une perspective a priori moins séduisante que celle e séjourner dans une station balnéaire ensoleillée.

Mais Brest possède aussi son charme vernaculaire. Flous distanciateurs et distorsions dues à la médiocre qualité de l'optique en plastique du Holga participent d'une ironie tendre.

Brest avec Holga de Jean-Luc Potier, textes de Philippe Lannuzel, Jean-Luc Potier et Julien Bolle, Cloître Editions , 2008.




http://jeanlouispotier.blogspot.com/2009/02/brest-avec-holga_9659.html

lundi 8 juin 2009

jeudi 4 juin 2009

Inauguration de Foto Povera 5 à l'Opal Gallery d'Atlanta (4 juin 2009, 18 h-21h)

Photo Bruno Debon,
de la série "Spectres et Divertissements"
(Photophonie)





Ce collectif informel réunit des photographes adeptes des pratiques alternatives : sténopé, Holga, Diana et autres appareils-jouets, Brownie box...
Yannick Vigouroux

This informal collective brings together talented photographers who take an alternative approach to their medium by using sténopé, Holga, Diana and other toy-cameras. Brownie box...
Curated by: Yannick Vigouroux.



« Widows & FOTO POVERA 5


« Pourquoi cette récurence du motif hopperien de la fenêtre, chez les artistes qui exposent àl'Opal Gallery, qui a tant orienté à l'évidence notre sélection d'images, avec Constance, pour Foto Povera 5.

Tant cela semblait évident ?...

Quelques pistes de réponses... auxquelles j'ai tant pensé ces derniers mois.

La fenêtre, rectangle ou carré voire cercle transitionnels entre l'intérieur et l'extérieur, s'ouvre ou se referme, tel un obturateur d'appareil-photo, sépare et relie l'espace de l'intimité (celui du retrait introspectif ?) et l'espace publique (celui de l'exposition socio-professionnelle ?).

La fenêtre est aussi un miroir, parfois, comme je l'ai constaté chez certains auteurs...



Photo Didier Cholodnicki, « Andalousie, Espagne »
de la série « De nul part »
(Diana)




Une constatation s'impose, vis à vis de ces photos, selon moi : dans ces images, les fenêtres, avec leurs stores et leurs rideaux, et avec d'infinies nuances entre l'opacité absolue et la clarté aveuglante, éclairant ou assombrissant au contraire la pièce qu'on imagine volontiers « cubique » (qu'elle soit hors cadre ou non), oui cette ette pièce ressemble alors beaucoup à cette camera obscura dont on connait le principe depuis l'Antiquité ; et à ces sétnopés – simples boîtes à images percées d'un trou, dénuées d'optiques – et aussi , à peine plus élaborés, à ces box brownie et autres appareils d'amateur ou jouets !...

A la réflexion, ces images souvent percées – ou refermés par elles – de fenêtres, évoquent beaucoup cette expérience originaire que tant d'entre nous ont vécu : on habite occasionnellement ou l'on se promène, l'été le plus souvent (mais pas forcément, mais cela marche mieux lorsque la lumière est forte), dans une maison, ou une autre construction. Et venant d'un trou dans le mur, accidentel ou non, la lumière extérieure projète une image inversée et mouvante inattendue, « transparente », « blanche » sur le mur opposé. C'est « magique », semble-t-il...

Mais, plus fréquement, dans notre quotidien, ce sont des ombres portées et donc sombres, à la manière de celles, plus angoissantes, du cinéma expressionniste allemand des années 1920 (je pense en particulier à Murnau et à son célèbre Nosferatu...), inversées comme un négatif, que nous rencontrons.

Reste que le bâtiment destiné à une toute autre fonction au départ que celle d'être une grande « camera obscura » ou « lucida », habité mais parfois abandonné et même en ruines, s'apprente souvent dans ces photos exposées à Atlanta à des fabriques d'images mentales : c'est la raison pour laquelle, nous photographions ainsi, et choissions c'est lieux – et avons choisi tout naturellement ces images pour l'exposition.

Nous avons tous vécu notre chambre d'enfant, .. vivons adultes dans notre appartement ou l'une des pièces de notre maison, que nous le sachions ou non, comme dans un sténopé, me semble-t-il. Une boîte à recevoir, enregistrer, et, en même temps, le plus souvent, à fabriquer ces images ?...

(Yannick Vigouroux, 2 juin 2009) »



Un grand merci à Constance pour son invitation et à tous les photographes américains et européens qui ont accepté de participer à cette aventure avec autant d'enthousiasme !